Un Bikini...

En 1954, Picasso, installé sur la côte d’azur depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, fait la connaissance d’une jeune fille au physique très « BB », bien que timide et peu consciente de sa beauté. Cette jeune fille s’appelle Sylvette David, elle est la fille d’une femme potier de Vallauris et elle apparaît dans plus de 40 œuvres de Picasso.

Deux ans plus tard, Picasso accompagne Henri-Georges Clouzot au Festival de Cannes pour le film Le Mystère Picasso, où il fait la connaissance de Brigitte Bardot en personne. Un magazine à la mode organise même une séance photo de Picasso et Bardot à la Californie, résidence de Picasso à Cannes. Mais Picasso ne fera jamais le portrait de Brigitte, il avait déjà peint Sylvette….

Toutefois, on voit apparaître, avec un certain humour, des œuvres qui, si elles ne sont pas des portraits de BB, sont un hommage à cette époque et à ce que BB incarnait. Comme cette splendide céramique appelée Bikini où Picasso utilise la forme du vase à col évasé pour souligner les analogies avec le corps féminin. A l’image des objets zoomorphes qu’il produit à l’Atelier Madoura de Vallauris, Picasso détourne un objet pour en faire un sujet, cette fois-ci anthropomorphe. Par la main magique de l’artiste, l’objet utilitaire devient une sculpture, un corps de femme, révélé par une économie de moyen spectaculaire : deux bandes d’engobe jaune et quelques traits gravés dans la terre pour indiquer le nombril, le dos, les cuisses…

Picasso, Portrait de Sylvette, 1954. © Succession Picasso 2019

Picasso, Portrait de Sylvette, 1954. © Succession Picasso 2019

Picasso, Bikini, Terre cuite rouge tournée, gravée et peinte aux engobes, 1961. © Succession Picasso 2019

Picasso, Bikini, Terre cuite rouge tournée, gravée et peinte aux engobes, 1961. © Succession Picasso 2019