Le Tabac Rat de Picabia

Francis Picabia commence sa carrière artistique en peignant des tableaux de style impressionniste. Cette production fait sa fortune au moment du tournant des deux siècles.

Qui l’eût cru n’est-ce pas ? Surtout à la vue de son œuvre Tabac Rat ou Danse de Saint Guy, de 1919-1949 conservée au Musée National d’Art Moderne à Paris. Cette œuvre, purement Dada, est une annonce de la fin de la peinture et de la création narrative. Elle semble être l’étape ultime de la subversion Dada. Pour prouver que la peinture n’a plus d’avenir, Picabia la fait disparaître. Comme souvent dans les œuvres de ce courant, le titre n’est pas du tout relié à l’objet lui-même, il tourne même en dérision la notion de titre. L’œuvre est composée d’un cadre vide traversé par des bouts de ficelles sur lesquelles sont fixés des bouts de papier. Tout y est : le cadre, la ficelle pour l’accrocher, les étiquettes pour le marquer, mais le tableau a disparu. Le cadre devient ainsi une parodie de fenêtre sur le monde, rôle tenu académiquement par la peinture et ici contesté. Lors de sa première exposition, l’œuvre fut fixée au plafond au milieu de la pièce.

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