La Joconde de Leonard de Vinci

J’ai envie de vous parler de la Joconde. Oui, l’incontournable, la seule, la grande Joconde. Le tableau le plus vu au monde…Dernièrement elle est surtout vue à travers un écran de smartphone et le plus souvent en mode selfie, donc de dos.

Mais la Joconde, comme toute œuvre d’art, mérite qu’on la regarde de près et qu’on s’interroge face à elle. L’œuvre la plus commentée, la plus critiquée, la plus copiée, qui a inspiré le plus de variations et de fantasmes, représente en fait la quintessence même de la beauté. L’époux de la belle, reconnaissant qu’elle lui ait donné un héritier mâle, commanda un portrait à Leonardo da Vinci. Pourquoi ne lui remit-il pas une fois fini ? Plusieurs hypothèses : elle sourit (cela ne se faisait pas), elle a les sourcils épilés ainsi que la naissance des cheveux (signe de beauté des prostituées de l’époque )… Toujours est-il que Léonard la garda pour lui, il y revint longtemps et l’emmena avec lui quand il quitta l’Italie, jusqu’à son arrivée à la cour de François Ier à Amboise. Et depuis, elle appartient à la France.

Si vous allez la voir (et vous devriez si vous ne l’avez pas encore fait), oubliez les nombreux touristes et leurs selfies, faufilez-vous jusqu’à la balustrade et regardez. Le mouvement semble suspendu, on dirait qu’elle va bouger, elle vous regarde, sereine. Derrière elle, deux paysages qui, si vous regardez attentivement, ne se correspondent pas, le point de vue de gauche est plus haut que celui de droite. Encore une fois, Leonardo démontre que la peinture est « cosa mentale » et que ce que vous voyez n’est pas ce que vous croyez. Ce tableau est un objet qui pense.