François Morellet

François Morellet, artiste décédé il y a deux ans, est souvent considéré comme un pilier de l’art minimal français, mais à mon sens il était surtout précurseur d’une forme de création structurée et systématique, encore largement utilisée par les artistes aujourd’hui.

Après des débuts de recherches en peinture géométrique, il fonde en 1960 le GRAV (Groupe de Recherche d’Art Visuel) avec les artistes Horacio Garcia Rossi, Julio Le Parc, Joël Stein, Francisco Sobrino et Jean-Pierre Yvaral. Ils rédigent — comme beaucoup de groupements d’artistes ou mouvements depuis le début du XXème siècle — un manifeste sur leur création qu’ils conçoivent comme une construction et à laquelle ils veulent donner un sens social. Ils participent au développement des recherches en art cinétique et minimal. Le groupe se dissout en 1968.

François Morellet oriente alors son travail vers des recherches sur la place de l’œuvre dans l’espace, le rapport de la ligne au volume et au plan… et c’est dans les années 90 que la courbe apparaît enfin, toujours dans un jeu de construction d’espaces dans l’espace.

Difficile de réduire ainsi à une énumération son œuvre prolixe, sur divers supports, dont la construction est à la fois basée sur le hasard et sur le système mathématique ; alors retenons aussi qu’elle est surtout ludique et poétique, comme lui !

Capture d’écran 2019-02-14 à 11.19.44.png

François Morellet, “6 répartitions aléatoires de 4 carrés noirs et blancs, d’après les chiffres”, 1958, Centre Georges Pompidou