La Colombe de Picasso

En 1944, Picasso, suivant son ami Louis Aragon, adhère au parti communiste français. Profondément heurté par les horreurs de la guerre, cette adhésion lui semble un geste important et fort, ignorant qu'il est, comme tous à l’époque, des horreurs perpétrées par les régimes communistes.

A l’occasion du Congrès mondial des partisans de la Paix qui a lieu à Paris en 1949, Aragon choisit — parmi les lithographies réalisées par Picasso chez le maître lithographe Fernand Mourlot — celle représentant une colombe et l’utilise pour l’affiche.

La colombe (ou plus précisément le pigeon) est un animal récurrent dans l’œuvre de Picasso. Il était le sujet principal des œuvres de son père le peintre José Ruiz Blasco pour lequel le jeune Pablo avait le droit de finir leurs pattes sur ses toiles. La colombe est un motif qu’il reprend tout au long de sa vie et sur tous les supports. Il prénomme d’ailleurs sa deuxième fille Paloma (colombe en espagnol). La colombe devient aussi l’image de son engagement politique et plus tard un symbole universel de la paix.

Et pourtant, pour Picasso, il n’y avait pas d’animal plus cruel que le pigeon… Ainsi naît le symbole.

Pablo Picasso, Colombe, 1949, lithographie. © Succession Picasso 2020

Affiche du Congrès de la Paix, 1949. © Succession Picasso, 2020

Pablo Picasso, Affiche pour le Comité National d’aide aux victimes du franquisme, 1957, lithographie. © Succession Picasso 2020

Pablo Picasso, Colombe, 1953, céramique. © Succession Picasso 2020

Pablo Picasso, Colombe aux œufs, 1953, céramique. © Succession Picasso 2020

José Ruiz Blasco, Deux pigeons dans une cour, vers 1890, huile sur toile. © Succession Picasso 2020

José Ruiz Blasco, Colombe noire, 1895, huile sur toile. © Succession Picasso 2020