Histoires de monstres et de vampires

Le début du XIXème siècle voit émerger un goût marqué pour le fantastique, le mystérieux, le cauchemardesque...  On peut ainsi observer dans la peinture européenne de ce siècle une grande vague de représentations du rêve, de l’horreur, de la peur, du gothique. Füssli et ses Nightmares, Goya et ses Caprichos, Schwabe et sa Mort et le Fossoyeur, parmi tant d’autres.

La littérature n’est pas en reste. Maupassant, Lovecraft, Poe, Shelley, nous livrent des nouvelles et histoires plus fantastiques et énigmatiques les unes que les autres. Si ce n’est déjà fait, lisez Frankenstein ou le Prométhée moderne de Mary Shelley, en mettant de côté les représentations cinématographiques et plongez dans ce roman hautement romantique et philosophique. D’ailleurs, s’il fallait voir un seul film sur Frankenstein, c’est celui de Gonzalo Suarez, Remando al viento (Rowing with the wind), qui vous livre le mythe en le replaçant dans cette période toute particulière du romantisme anglais, avec ses protagonistes tels Lord Byron, Tom Shelley, et bien sûr Mary Shelley.

Enfin, il s’agit de ne pas oublier, dans ce rapide survol, Sheridan Le Fanu, très talentueux auteur irlandais qui publie en 1872, un an avant sa mort, son recueil de nouvelles fantastiques In a Glass Darkly, qui contient le troublant Thé Vert  (à lire absolument...) et le classique Carmilla. Cette dernière narre l’histoire d’une jeune femme victime d’une vampire. Je ne vous en dis pas plus mais il faut garder à l’esprit que les lecteurs contemporains de cet ouvrage découvraient pour la première fois la répugnante créature du vampire.

C’est bien évidemment cette nouvelle qui inspire le supra célèbre Dracula de Bram Stocker une vingtaine d’années plus tard.

Il faut donc lire Sheridan Le Fanu, la nuit, durant un orage de préférence, car vous êtes familiers des vampires et que pour retrouver le frisson qu’il provoquât, il faut au moins recréer quelques conditions ... 

Johann Heinrich Füssli, The Nightmare, 1781, huile sur toile, 101,6 x 127,7 cm, Detroit Institute of Arts

Johann Heinrich Füssli, The Nightmare, 1781, huile sur toile, 101,6 x 127,7 cm, Detroit Institute of Arts

Francisco de Goya y Lucientes, Caprichos, El Sueño de la razón produce monstruos, eau-forte et aquatinte, 1799.

Francisco de Goya y Lucientes, Caprichos, El Sueño de la razón produce monstruos, eau-forte et aquatinte, 1799.

Carlos Schwabe, La Mort et le Fossoyeur, 1895, aquarelle, gouache et mine de plomb sur papier, 75 x 55,5 cm, Musée du Louvre, Paris

Carlos Schwabe, La Mort et le Fossoyeur, 1895, aquarelle, gouache et mine de plomb sur papier, 75 x 55,5 cm, Musée du Louvre, Paris

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