Les Cisterciens
L’Ordre des Cisterciens est fondé par Robert de Molesme en 1098 et réformé par Bernard de Clervaux en 1134.
Leurs monastères refusent les laïques et ce sont les moines qui occupent toutes les fonctions. Il y a deux catégories de moines : les moines de chœur et les moines exécutants. L’ordre est organisé en 5 abbayes mères qui ont elles-mêmes des sous-ordres. Ainsi, l’abbaye de Fontenay par exemple (en Bourgogne), bijou du cistercien du XIIème siècle, est « fille » de Clervaux.
Bernard de Clervaux (également connu sous le doux nom de Saint-Bernard) a une conception très élitiste dans la sélection des moines. Issu lui-même d’une famille très aisée et cultivée, les moines sont choisis parmi des chevaliers qui ne souhaitent pas (ou plus) prendre les armes. Ils sont donc tous d’un haut niveau social et intellectuel, leur idéal est très élevé et ils sont désireux de trouver une utilité à leur énergie. Leur vie se résume à la méditation, la réflexion intellectuelle autour de la foi, et la prière.
La particularité de cet ordre, tout du moins l’une d’entre elles, est le précepte strict de simplicité. Dans l’architecture, on bannit les ornements qui pourraient distraire le regard et détourner de la prière.
On peut — d’une certaine manière — « lire » dans l’architecture l’ensemble de ces préceptes : bâtiments loin de tout, retirés du monde — les visiteurs étaient interdits —, pas de couleurs, pas d’ornements, pas de clochers, pas de sculptures, les enluminures et les vitraux sont monochromes, les chapiteaux sont sans formes et non figurés (étant isolés, l’enseignement par l’image devient inutile). La beauté cistercienne est pure et dans sa structure même : le cloître sert à relier tous les édifices. La façade est simple et l’intérieur se caractérise par une très belle technique de l’arc brisé.
En bref, c’est une forme de fondement technique et esthétique où le visible est l’image de la pensée. Et c’est très beau …