Jacques Monory

Jacques Monory, peintre français, décédé en 2018, était une figure star du mouvement de la Figuration Narrative dans les années 60 en France.

C’est une période agitée politiquement et artistiquement. Un groupe d’artistes décide de s’opposer à la peinture abstraite et de retourner à la peinture comme médium pour « dire les choses », pour reprendre le titre de la très belle exposition du Centre Georges Pompidou il y a quelques années.

Jacques Monory était questionné par le contenu et la narration de l’image, il était grand amateur de photo et de cinéma et construisait ses toiles autour d’une structure narrative proche de celle du film. Et une particularité : le bleu. Beaucoup de ses toiles sont monochromes. Ce ton bleu évoque probablement l’univers du rêve — comme le proclamait Miró en 1925 — tandis que les scènes peintes, souvent menaçantes voire violentes, sont, elles, très chargées de réalité. Les images sont parfois inclinées et elles peuvent aussi comporter des éléments non picturaux comme un miroir pour faire entrer le spectateur dans la scène. Certaines toiles sont composées comme des « plans séquence » de cinéma, dans lesquels on peut voir plusieurs moments d’une scène sur un même support.

Il travaillait en projetant un négatif sur la toile, superposant différentes images, décomposant un mouvement, et utilisait parfois un dégradé de rose/jaune qui intensifiait cette idée d’image photographique travaillée.

Très influencé par le Surréalisme, Jacques Monory circulait dans un univers lourd, violent, onirique et réel à la fois, engagé et aussi détaché par l’usage de la mise à distance monochrome, jouant constamment entre toutes ces frontières....

Dreamtiger n°4, 1972, huile sur toile, 200 x 195 cm, Fondation Maeght

Antoine n°6, 1973, huile sur toile, 114 x 146 cm

Meurtre n°7, 1968, huile sur toile, 146 x 114 cm

Toxique n°12, l’Apocalypse, 1982, huile sur toile, 150 x 230 cm, Musée d’Art Moderne, Fukuoka, Japon